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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/190

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THÉORIE DE LA TERRE.

mer en abandonnant par son mouvement naturel certaines terres, y aura laissé des eaux dans les lieux les plus bas, qui ont formé des lacs que l’eau des pluies entretient. Il y a en Europe plusieurs petits lacs de cette espèce, comme en Irlande, en Jutland, en Italie, dans le pays des Grisons, en Pologne, en Moscovie, en Finlande, en Grèce ; mais tous ces lacs sont très peu considérables. En Asie il y en a un près de l’Euphrate, dans le désert d’Irac, qui a plus de quinze lieues de longueur ; un autre aussi en Perse, qui est à peu près de la même étendue que le premier, et sur lequel sont situées les villes de Kélat, de Tétuan, de Vastan, et de Van ; un autre petit dans le Korasan auprès de Ferrior ; un autre petit dans la Tartarie indépendante, qu’on appelle le lac Lévi ; deux autres dans la Tartarie moscovite ; un autre à la Cochinchine, et enfin un à la Chine, qui est assez grand, et qui n’est pas fort éloigné de Nankin ; ce lac cependant communique à la mer voisine par un canal de quelques lieues. En Afrique il y a un petit lac de cette espèce dans le royaume de Maroc ; un autre près d’Alexandrie, qui paroît avoir été laissé par la mer ; un autre assez considérable, formé par les eaux pluviales dans le désert d’Azarad, environ sous le 30e degré de latitude, ce lac a huit ou dix lieues de longueur ; un autre encore plus grand, sur lequel est située la ville de Gaoga, sous le 27e degré ; un autre, mais beaucoup plus petit, près de la ville de Kanum, sous le 30e degré ; un près de l’embouchure de la rivière de Gambia ; plusieurs autres dans le Congo à 2 ou 3 degrés de latitude sud ; deux autres dans le pays des Cafres, l’un appelé le lac Rufumbo, qui est médiocre, et l’autre