est incompatible avec des décharges de rivières, de neiges fondues et de pluies. Des courants, dont on ne sauroit expliquer la violence qu’en les faisant partir de quelque mer occidentale, tiennent ce lieu débarrassé de glaces, tandis que le reste du golfe en est entièrement couvert. Enfin les baleines, qui cherchent constamment dans l’arrière-saison à se retirer dans des climats plus chauds, s’y trouvent en fort grand nombre à la fin de l’été ; ce qui paroît indiquer un chemin pour se rendre, non à l’ouest septentrional, mais à la mer du Sud.
» Il est raisonnable de conjecturer que le passage est court. Toutes les rivières qui se perdent dans la côte occidentale de la baie de Hudson sont foibles et petites ; ce qui paroît prouver qu’elles ne viennent pas de loin, et que par conséquent les terres qui séparent les deux mers ont peu d’étendue : cet argument est fortifié par la force et la régularité des marées. Partout où le flux et le reflux observent des temps à peu près égaux, avec la seule différence qui est occasionée par le retardement de la lune dans son retour au méridien, on est assuré de la proximité de l’Océan, d’où viennent ces marées. Si le passage est court, et qu’il ne soit pas avancé dans le nord, comme tout l’indique, on doit présumer qu’il n’est pas difficile ; la rapidité des courants qu’on observe dans ces parages, et qui ne permettent pas aux glaces de s’y arrêter, ne peut que donner du poids à cette conjecture. »
Je crois, avec cet excellent écrivain, que s’il existe en effet un passage praticable, ce ne peut être que dans le fond de la baie de Hudson, et qu’on le tenteroit vainement par la baie de Baffin, dont le climat