nuel et constant, parce que tout l’Océan dans le flux se meut d’orient en occident, et pousse vers l’occident une très grande quantité d’eau, et que le reflux ne paroît se faire en sens contraire qu’à cause de la moindre quantité d’eau qui est alors poussée vers l’occident ; car le flux doit plutôt être regardé comme une intumescence, et le reflux comme une détumescence des eaux, laquelle, au lieu de troubler le mouvement d’orient en occident, le produit et le rend continuel, quoiqu’à la vérité il soit plus fort pendant l’intumescence, et plus foible pendant la détumescence, par la raison que nous venons d’exposer.
Les principales circonstances de ce mouvement sont. 1o qu’il est plus sensible dans les nouvelles et pleines lunes que dans les quadratures : dans le printemps et l’automne il est aussi plus violent que dans les autres temps de l’année, et il est le plus foible dans le temps des solstices ; ce qui s’explique fort naturellement par la combinaison des forces de l’attraction de la lune et du soleil. 2o Les vents changent souvent la direction et la quantité de ce mouvement, surtout les vents qui soufflent constamment du même côté ; il en est de même des grands fleuves qui portent leurs eaux dans la mer, et qui y produisent un mouvement de courant qui s’étend souvent à plusieurs lieues ; et lorsque la direction du vent s’accorde avec le mouvement général, comme est celui d’orient en occident, il en devient plus sensible : on en a un exemple dans la mer Pacifique, où le mouvement d’orient en occident est constant et très sensible. 3o On doit remarquer que lorsqu’une partie d’un fluide se meut, toute la masse du fluide se meut aussi : or,