et les livres de pilotage ordonnent aux pilotes d’avoir toujours la sonde à la main et de ne pas approcher d’une telle profondeur, soit de nuit, soit de jour. Sur les mêmes mers, depuis les hauteurs de Guatimala en Mexique jusqu’à Californie, la plus grande partie de la côte est basse : aussi peut-on y mouiller sûrement. En Asie la côte de la Chine, les baies de Siam et de Bengale, toute la côte de Coromandel et la côte des environs de Malaca, et près de l’île de Sumatra du même côté, la plupart de ces côtes sont basses et bonnes pour ancrer : mais à côté de l’occident de Sumatra les côtes sont escarpées et hardies ; telles sont aussi la plupart des îles situées à l’orient de Sumatra, comme les îles de Bornéo, des Célèbes, de Gilolo, et quantité d’autres îles de moindre considération qui sont dispersées par ci par là sur ces mers, et qui ont de bonnes rades avec plusieurs fonds bas : mais les îles de l’Océan de l’Inde orientale, surtout à l’ouest de ces îles, sont des terres hautes et escarpées ; principalement les parties occidentales, non seulement de Sumatra, mais aussi de Java, de Timor, etc. On n’auroit jamais fait si l’on vouloit produire tous les exemples qu’on pourroit trouver ; on dira seulement, en général, qu’il est rare que les côtes hautes soient sans eaux profondes, et au contraire les terres basses et les mers peu creuses se trouvent presque toujours ensemble[1]. »
On est donc assuré qu’il y a des inégalités dans le fond de la mer, et des montagnes très considérables, par les observations que les navigateurs ont faites avec la sonde. Les plongeurs assurent aussi qu’il y a d’autres petites inégalités formées par des rochers, et qu’il fait
- ↑ Voyage de Dampier autour du monde, tome II, pag. 476 et suiv.