et des inégalités entre lesquelles il doit prendre son cours.
Ceci étant entendu, nous allons donner une raison palpable de ce fait singulier dont nous avons parlé, de cette correspondance des angles des montagnes et des collines, qui se trouve partout, et qu’on peut observer dans tous les pays du monde. On voit, en jetant les yeux sur les ruisseaux, les rivières, et toutes les eaux courantes, que les bords qui les contiennent forment toujours des angles alternativement opposés ; de sorte que quand un fleuve fait un coude, l’un des bords du fleuve forme d’un côté une avance ou un angle rentrant dans les terres, et l’autre bord forme au contraire une pointe ou un angle saillant hors des terres, et que dans toutes les sinuosités de leur cours cette correspondance des angles alternativement opposés se trouve toujours : elle est, en effet, fondée sur les lois du mouvement des eaux et l’égalité de l’action des fluides, et il nous seroit très facile de démontrer la cause de cet effet ; mais il nous suffit ici qu’il soit général et universellement reconnu, et que tout le monde puisse s’assurer par ses yeux que toutes les fois que le bord d’une rivière fait une avance dans les terres, que je suppose à main gauche, l’autre bord fait, au contraire, une avance hors des terres à main droite.
Dès lors les courants de la mer, qu’on doit regarder comme de grands fleuves ou des eaux courantes, sujettes aux mêmes lois que les fleuves de la terre, formeront de même, dans l’étendue de leur cours, plusieurs sinuosités, dont les avances et les angles seront rentrants d’un côté et saillants de l’autre côté ; et comme les bords de ces courants sont les collines