l’île de Madagascar, et surtout sur la côte d’Afrique, entre la terre de Natal et le cap. Dans la mer Pacifique, sur les côtes du Pérou et du reste de l’Amérique, la mer se meut du midi au nord, et il y règne constamment un vent de midi qui semble être la cause de ces courants ; on observe le même mouvement du midi au nord sur les côtes du Brésil, depuis le cap Saint-Augustin jusqu’aux îles Antilles, à l’embouchure du détroit des Manilles, aux Philippines, et au Japon dans le port de Kibuxia.
Il y a des courants très violents dans la mer voisine des îles Maldives ; et entre ces îles les courants coulent, comme je l’ai dit, constamment pendant six mois d’orient en occident, et rétrogradent pendant les six autres mois d’occident en orient ; ils suivent la direction des vents moussons, et il est probable qu’ils sont produits par ces vents, qui, comme l’on sait, soufflent dans cette mer six mois de l’est à l’ouest, et six mois en sens contraire.
Au reste, nous ne faisons ici mention que des courants dont l’étendue et la rapidité sont fort considérables : car il y a dans toutes les mers une infinité de courants que les navigateurs ne reconnoissent qu’en comparant la route qu’ils ont faite avec celle qu’ils auroient dû faire, et ils sont souvent obligés d’attribuer à l’action de ces courants la dérive de leur vaisseau[1]. Le flux et le reflux, les vents et toutes les autres causes qui peuvent donner de l’agitation aux eaux
- ↑ On doit ajouter à l’énumération des courants de la mer le fameux courant de Moschœ, Mosche, ou Male, sur les côtes de Norwège, dont un savant suédois nous a donné la description dans les termes suivants :
« Ce courant, qui a pris son nom du rocher de Moschensiele, situé