Ce vent d’est, qui souffle continuellement sous la ligne, fait que lorsqu’on part d’Europe pour aller en Amérique, on dirige le cours du vaisseau du nord au sud dans la direction des côtes d’Espagne et d’Afrique jusqu’à 20 degrés en deçà de la ligne, où l’on trouve ce vent d’est qui vous porte directement sur les côtes d’Amérique : et de même dans la mer Pacifique l’on fait en deux mois le voyage de Callao ou d’Acapulco aux Philippines à la faveur de ce vent d’est, qui est continuel ; mais le retour des Philippines à Acapulco est plus long et plus difficile. À 28 ou 30 degrés de ce côté-ci de la ligne, on trouve des vents d’ouest assez constants ; et c’est pour cela que les vaisseaux qui reviennent des Indes occidentales en Europe ne prennent pas la même route pour aller et pour revenir : ceux qui viennent de la Nouvelle-Espagne font voile le long des côtes et vers le nord jusqu’à ce qu’ils arrivent à la Havane dans l’île de Cuba, et de là ils gagnent du côté du nord pour trouver les vents d’ouest, qui les amènent aux Açores et ensuite en Espagne. De même dans la mer du Sud ceux qui reviennent des Philippines ou de la Chine au Pérou ou au Mexique, gagnent le nord jusqu’à la hauteur du Japon, et naviguent sous ce parallèle jusqu’à une certaine distance de Californie, d’où, en suivant la côte de la Nouvelle-Espagne, ils arrivent à Acapulco. Au reste, ces vents d’est ne soufflent pas toujours du même point ; mais en général ils sont au sud-est depuis le mois d’avril jusqu’au mois de novembre, et ils sont au nord-est depuis novembre jusqu’en avril.
Le vent d’est contribue par son action à augmenter le mouvement général de la mer d’orient en occident :