Chine, celles qui s’étendent collatéralement du côté du nord et du midi, les montagnes d’Afrique et d’Amérique qui nous sont connues, les vallées et les plaines de l’Europe, renferment toutes des couches de terres et de pierres qui sont remplies de coquillages, et de là on peut conclure pour les autres parties du monde qui nous sont inconnues.
Les îles de l’Europe, celles de l’Asie et de l’Amérique où les Européens ont eu occasion de creuser, soit dans les montagnes, soit dans les plaines, fournissent aussi des coquilles, ce qui fait voir qu’elles ont cela de commun avec les continents qui les avoisinent[1].
En voilà assez pour prouver qu’en effet on trouve des coquilles de mer, des poissons pétrifiés et d’autres productions marines, presque dans tous les lieux où on a voulu les chercher, et qu’elles y sont en prodigieuse quantité.
« Il est vrai, dit un auteur anglois[2], qu’il y a eu quelques coquilles de mer dispersées çà et là sur la terre par les armées, par les habitants des villes et des villages, et que la Loubère rapporte dans son Voyage de Siam, que les singes au cap de Bonne-Espérance s’amusent continuellement à transporter des coquilles du rivage de la mer au dessus des montagnes ; mais cela ne peut pas résoudre la question pourquoi ces coquilles sont dispersées dans tous les climats de la terre, et jusque dans l’intérieur des plus hautes montagnes, où elles sont posées par lit, comme elles le sont dans le fond de la mer. »
En lisant une lettre italienne sur les changements ar-