cette mer se trouvera comblée avec le temps par l’entassement successif des sables qui y tombent : il y a souvent de ces nuées de sable en Arabie, qui obscurcissent l’air et qui forment des tourbillons dangereux. À la Véra-Cruz, lorsque le vent de nord souffle, les maisons de la ville sont presque enterrées sous le sable qu’un vent pareil amène : il s’élève aussi des vents chauds en été à Négapatan dans la presqu’île de l’Inde, aussi bien qu’à Pétapouli et à Masulipatan. Ces vents brûlants qui font périr les hommes, ne sont heureusement pas de longue durée, mais ils sont violents ; et plus ils ont de vilesse, et plus ils sont brûlants, au lieu que tous les autres vents rafraîchissent d’autant plus qu’ils ont de vitesse. Cette différence ne vient que du degré de chaleur de l’air : tant que la chaleur de l’air est moindre que celle du corps des animaux, le mouvement de l’air est rafraîchissant ; mais si la chaleur de l’air est plus grande que celle du corps, alors le mouvement de l’air ne peut qu’échauffer et brûler. À Goa, l’hiver, ou plutôt le temps des pluies et des tempêtes, est aux mois de mai, de juin, et de juillet ; sans cela les chaleurs y seroient insupportables.
Le cap de Bonne-Espérance est fameux par ses tempêtes et par le nuage singulier qui les produit : ce nuage ne paroît d’abord que comme une petite tache ronde dans le ciel, et les matelots l’ont appelé œil de bœuf ; j’imagine que c’est parce qu’il se soutient à une très grande hauteur qu’il paroît si petit. De tous les voyageurs qui ont parlé de ce nuage, Kolbe me paroît être celui qui l’a examiné avec le plus d’attention : voici ce qu’il en dit, tom. I, pag. 224 et suivantes : « Le nuage