cipitée, que si malheureusement une de ces trombes tomboit sur un vaisseau, elle le briseroit et le submergeroit dans un instant. On prétend, et cela pourroit être fondé, qu’en tirant sur la trombe plusieurs coups de canons chargés à boulets, on la rompt, et que cette commotion de l’air la fait cesser assez promptement : cela revient à l’effet des cloches qu’on sonne pour écarter les nuages qui portent le tonnerre et la grêle.
L’autre espèce de trombe s’appelle typhon ; et plusieurs auteurs ont confondu le typhon avec l’ouragan, surtout en parlant des tempêtes de la mer de la Chine, qui est en effet sujette à tous deux : cependant ils ont des causes bien différentes. Le typhon ne descend pas des nuages comme la première espèce de trombe ; il n’est pas uniquement produit par le tournoiement des vents comme l’ouragan : il s’élève de la mer vers le ciel avec une grande violence ; et quoique ces typhons ressemblent aux tourbillons qui s’élèvent sur la terre en tournoyant, ils ont une autre origine. On voit souvent, lorsque les vents sont violents et contraires, les ouragans élever des tourbillons de sable, de terre, et souvent ils enlèvent et transportent dans ce tourbillon les maisons, les arbres, les animaux. Les typhons de mer, au contraire, restent dans la même place, et ils n’ont pas d’autre cause que celle des feux souterrains ; car la mer est alors dans une grande ébullition, et l’air est si fort rempli d’exhalaisons sulfureuses, que le ciel paroît caché d’une croûte couleur de cuivre, quoiqu’il n’y ait aucun nuage et qu’on puisse voir à travers ces vapeurs le soleil et les étoiles : c’est à ces feux souterrains qu’on peut attri-