plusieurs lieues ; en sorte que tout ce district, autrefois couvert d’une épaisse forêt, est aujourd’hui jonché d’arbres dans cette même direction du sud au nord. Cet effet des vents méridionaux dans le nord a aussi été remarqué ailleurs. Dans le Groenland, principalement en automne, il règne des vents si impétueux, que les maisons s’en ébranlent et se fendent ; les tentes et les bateaux en sont emportés dans les airs. Les Groenlandois assurent même que quand ils veulent sortir pour mettre leurs canots à l’abri, ils sont obligés de ramper sur le ventre, de peur d’être le jouet des vents. En été, on voit s’élever de semblables tourbillons, qui bouleversent les flots de la mer, et font pirouetter les bateaux. Les plus fières tempêtes viennent du sud, tournent au nord et s’y calment : c’est alors que la glace des baies est enlevée de son lit, et se disperse sur la mer en monceaux. (Add. Buff.)
* M. de La Nux, que j’ai déjà eu occasion de citer plusieurs fois dans mon ouvrage, et qui a demeuré plus de quarante ans dans l’île de Bourbon, s’est trouvé à portée de voir un grand nombre de trombes, sur lesquelles il a bien voulu me communiquer ses observations, que je crois devoir donner ici par extrait.
Les trombes que cet observateur a vues, se sont formées, 1o dans des jours calmes et des intervalles de passage du vent de la partie du nord à celle du sud, quoiqu’il en ait vu une qui s’est formée avant ce passage du vent à l’autre, et dans le courant même d’un vent de nord, c’est-à-dire assez long-temps avant que