forme est constante dans les trombes grandes et petites, c’est un indice presque certain de la ténacité visqueuse de la matière qui les compose.
Ainsi le fond de la matière des trombes est une substance visqueuse contenue dans les nuages, et chaque trombe est formée par un tourbillon d’air qui s’engouffre entre les nuages, et boursoufflant le nuage inférieur, le perce et descend avec son enveloppe de matière visqueuse ; et comme les trombes qui sont complètes descendent depuis le nuage jusque sur la surface de la mer, l’eau frémira, bouillonnera, tourbillonnera à l’endroit vers lequel le bout de la trombe sera dirigé par l’effet de l’air qui sort de l’extrémité de la trombe comme du tuyau d’un soufflet : les effets de ce soufflet sur la mer augmenteront à mesure qu’il s’en approchera, et que l’orifice de cette espèce de tuyau, s’il vient à s’élargir, laissera sortir plus d’air.
On a cru mal à propos que les trombes enlevoient l’eau de la mer, et qu’elles en renfermoient une grande quantité : ce qui a fortifié ce préjugé, ce sont les pluies, ou plutôt les averses qui tombent souvent aux environs des trombes. Le canal du milieu de toutes les trombes est toujours transparent, de quelque côté qu’on les regarde : si l’eau de la mer paroît monter, ce n’est pas dans ce canal, mais seulement dans ses côtés ; presque toutes les trombes souffrent des inflexions, et ces inflexions se font souvent en sens contraire, en forme d’S, dont la tête est au nuage et la queue à la mer. Les espèces de trombes dont nous venons de parler ne peuvent donc contenir de l’eau, ni pour la verser à la mer, ni pour la monter au nuage : ainsi ces trombes ne sont à craindre que par l’impétuosité de