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ART. VIII. PRODUCTIONS DE LA MER.

Tout le monde peut voir par ses yeux les bancs de coquilles qui sont dans les collines des environs de Paris, surtout dans les carrières de pierre, comme à la Chaussée près de Sèvres, à Issy, à Passy, et ailleurs. On trouve à Villers-Cotterets une grande quantité de pierres lenticulaires ; les rochers en sont même entièrement formés, et elles y sont mêlées sans aucun ordre avec une espèce de mortier pierreux qui les tient toutes liées ensemble. À Chaumont on trouve une si grande quantité de coquilles pétrifiées, que toutes les collines, qui ne laissent pas d’être assez élevées, ne paroissent être composées d’autre chose ; il en est de même à Courtagnon près de Reims, où le banc de coquilles a près de quatre lieues de largeur sur plusieurs de longueur. Je cite ces endroits, parce qu’ils sont fameux, et que les coquilles y frappent les yeux de tout le monde.

À l’égard des pays étrangers, voici ce que les voyageurs ont observé.

« En Syrie, en Phénicie, la pierre vive qui sert de base aux rochers du voisinage de Latikea, est surmontée d’une espèce de craie molle, et c’est peut-être de là que la ville a pris son nom de Promontoire blanc. La Nakoura, nommée anciennement Scala Tyriorum, ou l’Échelle des Tyriens, est à peu près de la même nature, et l’on y trouve encore, en y creusant, quantité de toutes sortes de coraux, de coquilles[1].

» On ne trouve sur le mont Sinaï que peu de coquilles fossiles et d’autres semblables marques du déluge, à moins qu’on ne veuille mettre de ce nombre le tamarin fossile des montagnes voisines de Sinaï : peut-

  1. Voyez les Voyages de Shaw.