Tout le monde peut voir par ses yeux les bancs de coquilles qui sont dans les collines des environs de Paris, surtout dans les carrières de pierre, comme à la Chaussée près de Sèvres, à Issy, à Passy, et ailleurs. On trouve à Villers-Cotterets une grande quantité de pierres lenticulaires ; les rochers en sont même entièrement formés, et elles y sont mêlées sans aucun ordre avec une espèce de mortier pierreux qui les tient toutes liées ensemble. À Chaumont on trouve une si grande quantité de coquilles pétrifiées, que toutes les collines, qui ne laissent pas d’être assez élevées, ne paroissent être composées d’autre chose ; il en est de même à Courtagnon près de Reims, où le banc de coquilles a près de quatre lieues de largeur sur plusieurs de longueur. Je cite ces endroits, parce qu’ils sont fameux, et que les coquilles y frappent les yeux de tout le monde.
À l’égard des pays étrangers, voici ce que les voyageurs ont observé.
« En Syrie, en Phénicie, la pierre vive qui sert de base aux rochers du voisinage de Latikea, est surmontée d’une espèce de craie molle, et c’est peut-être de là que la ville a pris son nom de Promontoire blanc. La Nakoura, nommée anciennement Scala Tyriorum, ou l’Échelle des Tyriens, est à peu près de la même nature, et l’on y trouve encore, en y creusant, quantité de toutes sortes de coraux, de coquilles[1].
» On ne trouve sur le mont Sinaï que peu de coquilles fossiles et d’autres semblables marques du déluge, à moins qu’on ne veuille mettre de ce nombre le tamarin fossile des montagnes voisines de Sinaï : peut-
- ↑ Voyez les Voyages de Shaw.