par le feu est dans l’état d’une très grande raréfaction, et que par l’état de compression où il se trouve dans le sein de la terre, il doit produire des effets très violents. Supposons donc qu’à une profondeur très considérable, comme à cent ou deux cents toises, il se trouve des pyrites et d’autres matières sulfureuses, et que par la fermentation produite par la filtration des eaux ou par d’autres causes elles viennent à s’enflammer, et voyons ce qui doit arriver : d’abord ces matières ne sont pas disposées régulièrement par couches horizontales, comme le sont les matières anciennes qui ont été formées par le sédiment des eaux ; elles sont au contraire dans les fentes perpendiculaires, dans les cavernes au pied de ces fentes, et dans les autres endroits où les eaux peuvent agir et pénétrer. Ces matières, venant à s’enflammer, produiront une grande quantité d’air, dont le ressort, comprimé dans un petit espace comme celui d’une caverne, non seulement ébranlera le terrain supérieur, mais cherchera des routes pour s’échapper et se mettre en liberté. Les routes qui se présentent sont les cavernes et les tranchées formées par les eaux et par les ruisseaux souterrains ; l’air raréfié se précipitera avec violence dans tous ces passages qui lui sont ouverts, et il formera un vent furieux dans ces routes souterraines, dont le bruit se fera entendre à la surface de la terre, et en accompagnera l’ébranlement et les secousses ; ce vent souterrain produit par le feu s’étendra tout aussi loin que les cavités ou tranchées souterraines, et causera un tremblement plus ou moins grand à mesure qu’il s’éloignera du foyer, et qu’il trouvera des passages plus ou moins étroits ; ce mouvement se faisant en lon-
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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.