grandes fentes perpendiculaires, depuis le sommet jusqu’à la base des rochers inférieurs ; les pluies auront pénétré dans toutes ces fentes, et elles auront détaché, dans l’intérieur de la montagne, toutes les parties minérales et toutes les autres matières qu’elles auront pu enlever ou dissoudre ; elles auront formé des pyrites, des soufres et d’autres matières combustibles ; et lorsque, par succession des temps, ces matières se seront accumulées en grande quantité, elles auront fermenté, et en s’enflammant elles auront produit les explosions et les autres effets des volcans. Peut-être aussi y avoit-il, dans l’intérieur de la montagne, des amas de ces matières minérales déjà formées, avant que les pluies pussent y pénétrer ; dès qu’il se sera fait des ouvertures ou des fentes qui auront donné passage à l’eau et à l’air, ces matières se seront enflammées et auront formé un volcan. Aucun de ces mouvements ne pouvant se faire dans les plaines, puisque tout est en repos, et que rien ne peut se déplacer, il n’est pas surprenant qu’il n’y ait aucun volcan dans les plaines, et qu’ils se trouvent tous en effet dans les hautes montagnes.
Lorsqu’on a ouvert des minières de charbon de terre, que l’on trouve ordinairement dans l’argile à une profondeur considérable, il est arrivé quelquefois que le feu s’est mis à ces matières ; il y a même des mines de charbon en Écosse, en Flandre, etc., qui brûlent continuellement depuis plusieurs années : la communication de l’air suffit pour produire cet effet. Mais ces feux qui se sont allumés dans ces mines ne produisent que de légères explosions, et ils ne forment pas des volcans, parce que tout étant solide et