nuent tant que les éruptions durent : ces deux effets sont intimement liés ensemble ; et jamais il ne se fait une grande éruption dans un volcan, sans qu’elle ait été précédée ou du moins accompagnée d’un tremblement de terre, au lieu que très souvent on ressent des secousses même assez violentes sans éruption de feu. Ces mouvements où le feu n’a point de part, proviennent non seulement de la première cause que nous avons indiquée, c’est-à-dire de l’écroulement des cavernes, mais aussi de l’action des vents et des orages souterrains. On a nombre d’exemples de terres soulevées ou affaissées par la force de ces vents intérieurs. M. le chevalier Hamilton, homme aussi respectable par son caractère, qu’admirable par l’étendue de ses connoissances et de ses recherches en ce genre, m’a dit avoir vu entre Trente et Vérone, près du village de Roveredo, plusieurs monticules composés de grosses masses de pierres calcaires, qui ont été évidemment soulevées par diverses explosions causées par des vents souterrains. Il n’y a pas le moindre indice de l’action du feu sur ces rochers ni sur leurs fragments : tout le pays des deux côtés du grand chemin, dans une longueur de près d’une lieue, a été bouleversé de place en place par ces prodigieux efforts des vents souterrains. Les habitants disent que cela est arrivé tout à coup par l’effet d’un tremblement de terre.
Mais la force du vent, quelque violent qu’on puisse le supposer, ne me paroît pas une cause suffisante pour produire d’aussi grands effets ; et quoiqu’il n’y ait aucune apparence de feu dans ces monticules soulevés par la commotion de la terre, je suis persuadé que