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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/345

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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

bent en neuf secondes ; ce qui donne douze cent quinze pieds pour la hauteur à laquelle s’élèvent les pierres lancées par le Vésuve, et six mille six cent quinze pieds pour la hauteur à laquelle montent celles qui sont lancées par l’Etna ; d’où l’on pourroit conclure, si les observations sont justes, que la force de l’Etna est à celle du Vésuve comme 441 sont à 81, c’est-à-dire cinq à six fois plus grande. Et ce qui prouve d’une manière démonstrative que le Vésuve n’est qu’un très foible volcan en comparaison de l’Etna, c’est que celui-ci paroît avoir enfanté d’autres volcans plus grands que le Vésuve. « Assez près de la caverne des Chèvres, dit M. Brydone, on voit deux des plus belles montagnes qu’ait enfantées l’Etna ; chacun des cratères de ces deux montagnes est beaucoup plus large que celui du Vésuve : ils sont à présent remplis par des forêts de chênes, et revêtus jusqu’à une grande profondeur d’un sol très fertile ; le fond du sol est composé de laves dans cette région comme dans toutes les autres, depuis le pied de la montagne jusqu’au sommet. La montagne conique qui forme le sommet de l’Etna et contient son cratère a plus de trois lieues de circonférence ; elle est extrêmement rapide, et couverte de neige et de glace en tout temps. Ce grand cratère a plus d’une lieue de circonférence en dedans, et il forme une excavation qui ressemble à un vaste amphithéâtre ; il en sort des nuages de fumée qui ne s’élèvent point en l’air, mais roulent vers le bas de la montagne : le cratère est si chaud, qu’il est très dangereux d’y descendre. La grande bouche du volcan est près du centre du cratère ; quelques uns des rochers lancés par le volcan hors de son cratère