trente à quarante pieds, et retombe en différents arcs, partie dans son propre bassin, partie dans le fond du second bassin couvert de la matière noire : c’est la lueur réfléchie de ces jets ardents, quelquefois peut-être l’extrémité supérieure de ces jets mêmes, qu’on voit depuis Naples pendant la nuit. Le bruit que font ces élans dans leur élévation et dans leur chute, paroît composé de celui que fait un feu d’artifice en partant, et de celui que produisent les vagues poussées par un vent violent contre un rocher.
» Ces bouillonnements entremêlés de ces élans produisent un transvasement continuel de cette matière. Par l’ouverture de quatre pieds qui se trouve à la base du monticule, on voit couler, sans discontinuer, un ruisseau ardent de la largeur de l’ouverture, qui, dans un canal incliné et avec un mouvement moyen, descend dans le second bassin, couvert de matière noire, s’y divise en plusieurs ruisselets encore ardents, s’y arrête, et s’y éteint.
» Ce ruisseau ardent est actuellement une nouvelle lave, qui ne coule que depuis huit jours ; et si elle continue et augmente, elle produira avec le temps un nouveau dégorgement dans la plaine, semblable à celui qui se fit il y a deux ans : le tout est accompagné d’une épaisse fumée qui n’a point l’odeur du soufre, mais celle précisément que répand un fourneau où l’on cuit des tuiles.
» On peut, sans aucun danger, faire le tour de la cime sur le bord de la croûte, parce que le monticule creusé d’où partent les jets ardents est assez distant des bords pour ne laisser rien à craindre ; on peut pareillement sans danger descendre dans le premier bas-