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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/381

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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

de très gros fragments de basaltes en colonnes… En remontant dans le Vivarais, ils ont trouvé dans un torrent un amas prodigieux de matières de volcan, qu’ils ont suivi jusqu’à sa source : il ne leur a pas été difficile de reconnoître le volcan : c’est une montagne fort élevée, sur le sommet de laquelle ils ont trouvé la bouche d’environ quatre-vingts pieds de diamètre : la lave est partie visiblement du dessous de cette bouche ; elle a coulé en grandes masses par les ravins l’espace de sept ou huit mille toises ; la matière s’est amoncelée toute brûlante en certains endroits ; venant ensuite à s’y figer, elle s’est gercée et fendue dans toute sa hauteur, et a laissé toute la plaine couverte d’une quantité innombrable de colonnes, depuis quinze jusqu’à trente pieds de hauteur, sur environ sept pouces de diamètre.

« Ayant été me promener à Montferrier, dit M. Montet, village éloigné de Montpellier d’une lieue… je trouvai quantité de pierres noires détachées les unes des autres, de différentes figures et grosseurs… et les ayant comparées avec d’autres qui sont certainement l’ouvrage des volcans… je les trouvai de même nature que ces dernières : ainsi je ne doutai point que ces pierres de Montferrier ne fussent elles-mêmes une lave très dure ou une matière fondue par un volcan éteint depuis un temps immémorial. Toute la montagne de Montferrier est parsemée de ces pierres ou laves ; le village en est bâti en partie, et les rues en sont pavées… Ces pierres présentent, pour la plupart, à leurs surfaces, de petits trous ou de petites porosités qui annoncent bien qu’elles sont formées d’une matière fondue par un volcan ; on trouve cette lave