par cette raison que ces volcans sous-marins agissent plus rarement que les volcans ordinaires, quoique les causes de tous les deux soient les mêmes, et que les matières qui produisent et nourrissent ces feux souterrains, puissent se trouver sous les terres couvertes par la mer, en aussi grande quantité que sous les terres qui sont à découvert.
Ce sont ces mêmes feux souterrains ou sous-marins qui sont la cause de toutes ces ébullitions des eaux de la mer, que les voyageurs ont remarquées en plusieurs endroits, et des trombes dont nous avons parlé : ils produisent aussi des orages et des tremblements qui ne sont pas moins sensibles sur la mer que sur la terre. Ces îles qui ont été formées par ces volcans sous-marins, sont ordinairement composées de pierres ponces et de rochers calcinés ; et ces volcans produisent, comme ceux de la terre, des tremblements et des commotions très violentes.
On a aussi vu souvent des feux s’élever de la surface des eaux. Pline nous dit que le lac de Trasimène a paru enflammé sur toute sa surface. Agricola rapporte que lorsqu’on jette une pierre dans le lac de Denstad en Thuringe, il semble, lorsqu’elle descend dans l’eau, que ce soit un trait de feu.
Enfin la quantité de pierres ponces que les voyageurs nous assurent avoir rencontrées dans plusieurs endroits de l’Océan et de la Méditerranée, prouve qu’il y a au fond de la mer des volcans semblables à ceux que nous connoissons, et qui ne diffèrent, ni par les matières qu’ils rejettent, ni par la violence des explosions, mais seulement par la rareté et par le peu de continuité de leurs effets : tout, jusqu’aux volcans, se