dans toutes les autres montagnes, des couches horizontales de pierres, de marbres, de terres, etc., où il se trouvera des coquilles ; car dans tous les pays du monde où l’on a fait des observations, on en a toujours trouvé dans ces couches.
Mais supposons un instant que ce fait soit vrai, et qu’en effet il n’y ait aucune production marine dans les montagnes du Pérou, tout ce qu’on en conclura ne sera nullement contraire à notre théorie, et il pourroit bien se faire, absolument parlant, qu’il y ait sur le globe des parties qui n’aient jamais été sous les eaux de la mer, et surtout des parties aussi élevées que le sont les Cordilières : mais, en ce cas, il y auroit de belles observations à faire sur ces montagnes ; car elles ne seroient pas composées de couches parallèles entre elles, comme les autres le sont. Les matières seroient aussi fort différentes de celles que nous connoissons ; il n’y auroit point de fentes perpendiculaires ; la composition des rochers et des pierres ne ressembleroit point du tout à la composition des rochers et des pierres des autres pays : et enfin, nous trouverions dans ces montagnes l’ancienne structure de la terre telle qu’elle étoit originairement, et avant que d’être changée et altérée par le mouvement des eaux : nous verrions dans ces climats le premier état du globe, les matières anciennes dont il étoit composé, la forme, la liaison, et l’arrangement naturel de la terre, etc. Mais c’est trop espérer, et sur des fondements trop légers, et je pense qu’il faut nous borner à croire qu’on y trouvera des coquilles, comme on en trouve partout ailleurs.
À l’égard de la manière dont ces coquilles sont dis-