entassés pêle-mêle, et qui, par une longue suite de siècles, se sont incorporés ensemble, et unis en une seule masse le plus qu’il a été possible : s’il y a dans le globe de la terre quelque espèce d’organisation régulière, elle est plus profonde, et par conséquent nous sera toujours inconnue, et toutes nos recherches se termineront à fouiller dans les ruines de la croûte extérieure ; elles donneront encore assez d’occupations aux philosophes.
» M. de Jussieu a trouvé aux environs de Saint-Chaumont, dans le Lyonnois, une grande quantité de pierres écailleuses ou feuilletées, dont presque tous les feuillets portoient sur leur superficie l’empreinte ou d’un bout de lige, ou d’une feuille, ou d’un fragment de feuille de quelque plante : les représentations de feuilles étoient toujours exactement étendues, comme si on avoit collé les feuilles sur les pierres avec la main ; ce qui prouve qu’elles avoient été apportées par de l’eau qui les avoit tenues en cet état ; elles étoient en différentes situations, et quelquefois deux ou trois se croisoient.
» On imagine bien qu’une feuille déposée par l’eau sur une vase molle, et couverte ensuite d’une autre vase pareille, imprime sur l’une l’image de l’une de ses deux surfaces, et sur l’autre l’image de l’autre surface ; de sorte que ces deux lames de vase étant durcies et pétrifiées, elles porteront chacune l’empreinte d’une face différente. Mais ce qu’on auroit cru devoir être, n’est pas ; les deux lames ont l’empreinte de la même face de la feuille, l’une en relief, et l’autre en creux. M. de Jussieu a observé, dans toutes ces pierres figurées de Saint-Chaumont, ce phénomène, qui