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THÉORIE DE LA TERRE.

on les a vues jusqu’ici ; j’en fais deux classes générales, auxquelles je les réduis toutes : la première est celle des matières que nous trouvons posées par couches, par lits, par bancs horizontaux ou régulièrement inclinés ; et la seconde comprend toutes les matières qu’on trouve par amas, par filons, par veines perpendiculaires et irrégulièrement inclinés. Dans la première classe, sont compris les sables, les argiles, les granites ou le roc vif, les cailloux, et les grès en grande masse, les charbons de terre, les ardoises, les schistes, etc., et aussi les marnes, les craies, les pierres calcinables, les marbres, etc. Dans la seconde, je mets les métaux, les minéraux, les cristaux, les pierres fines, et les cailloux en petites masses. Ces deux classes comprennent généralement toutes les matières que nous connoissons : les premières doivent leur origine aux sédiments transportés et déposés par les eaux de la mer, et on doit distinguer celles qui, étant mises à l’épreuve du feu, se calcinent et se réduisent en chaux, de celles qui se fondent et se réduisent en verre ; pour les secondes, elles se réduisent toutes en verre, à l’exception de celles que le feu consume entièrement par l’imflammation.

Dans la première classe, nous distinguerons d’abord deux espèces de sable : l’une, que je regarde comme la matière la plus abondante du globe, qui est vitrifiable, ou plutôt qui n’est qu’un composé de fragments de verre ; l’autre, dont la quantité est beaucoup moindre, qui est calcinable, et qu’on doit regarder comme du débris et de la poussière de pierre, et qui ne diffère du gravier que par la grosseur des grains. Le sable vitrifiable est, en général, posé par couches