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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/13

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SUITE DES PREUVES

DE LA

THÉORIE DE LA TERRE.


ARTICLE XVIII.

De l’effet des pluies, des marécages, des bois souterrains, des eaux souterraines.


Nous avons dit que les pluies et les eaux courantes qu’elles produisent détachent continuellement du sommet et de la croupe des montagnes les sables, les terres, les graviers, etc., et qu’elles les entraînent dans les plaines, d’où les rivières et les fleuves en charrient une partie dans les plaines plus basses, et souvent jusqu’à la mer : les plaines se remplissent donc successivement et s’élèvent peu à peu, et les montagnes diminuent tous les jours et s’abaissent continuellement ; et dans plusieurs endroits on s’est aperçu de cet abaissement. Joseph Blancanus rapporte sur cela des faits qui étoient de notoriété publique dans son temps, et qui prouvent que les montagnes s’étoient abaissées au point que l’on voyoit des villages et des châteaux de plusieurs endroits d’où on ne pouvoit pas les voir autrefois. Dans la province de Derby en Angleterre, le clocher du village Craih n’étoit pas visible