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DES LAURENTIDES

plus une chaîne, comme cela s’entend d’ordinaire et par habitude, c’est-à-dire une succession de montagnes, adoptant une direction à peu près régulière et continue ; cette direction, elles ne l’ont que pour un temps et pour certaines étendues, comme entre les Escoumins et le Cap Tourmente, et le long de l’Outaouais supérieur, entre l’île au Calumet et le Témiscamingue. Ailleurs, il ne faut plus dire « la chaîne » des Laurentides, mais la « région » des Laurentides, représentant un ensemble de terrains plus ou moins montagneux, coupés de vallées et de gorges plus ou moins larges et profondes, où se rencontrent quelques-uns des meilleurs pâturages qu’il y ait en Amérique.

Dans ces régions, les montagnes ayant une altitude digne d’arrêter le regard, quoique encore très secondaires, sont isolées ou font exception, la plus haute atteignant à peine deux mille deux cents pieds, tandis qu’ailleurs la moyenne est de neuf à douze cents pieds.

Sur la côte nord les Laurentides, massées ensemble et se tenant étroitement, accompagnent le fleuve sur une grande partie de son cours. Là, elles sont chez elles et se montrent et se livrent avec une désinvolture farouche ; là elles appa-