Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/114

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parlement fédéral d’augmenter son subside. La Nouvelle-Écosse en a fait autant l’année dernière et a réussi ; il n’y a donc pas de raison pour que le Nouveau-Brunswick n’ait pas son tour. Mais Ontario, le Cerbère du Dominion, ventru, replet, gorgé et grognard, montre les dents chaque fois que les petits veulent avoir des miettes de la table. Épeuré, le Nouveau-Brunswick se retourne vers nous et « regarde avec espoir, dit le Telegraph de Saint-Jean, les descendants chevaleresques de la vieille France qui dirigent les destinées de la noble province de Québec. » Ça, c’est pour avoir les $150,000 de subsides demandés ; mais qu’importe ! il y a du vrai au fond, et nous avons dans notre noble province tant de chevaliers et de sires, et tant d’autres qui se sentent propres à l’être, que nous ne pouvons nous empêcher de trouver le compliment mérité.

De quelque côté qu’on tourne les yeux, on ne voit que des choses qui s’écroulent, des institutions qui disparaissent comme des souffles et des préjugés qui s’effacent, laissant les hommes tout étonnés d’avoir été si longtemps leurs propres dupes. Croirait-on que l’archevêque de Paris est allé si loin dans la voie des réformes qu’il permette à son clergé de porter la barbe toute longue ? C’est là un rapprochement avec le clergé de l’Église grecque, composé de prêtres énormément barbus.

Comme on n’est sûr de rien et que la Commune pourrait bien revenir, la mesure prise par l’archevêque, quelque schismatique qu’elle soit, sera peut-être bien