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VOYAGES


IX.


Nous allons maintenant parcourir au pas de course le chemin qui nous reste pour atteindre la Californie. Voici d’abord la chaîne des Wahsatch que l’on franchit d’un bond puis le désert encore une fois sous le nom d’Alcali plains. Rien n’égale la désolation qui entoure ici le regard de tous côtés ; des petits coteaux montagneux coupent seuls l’uniformité des longues et épaisses couches de sable qui gisent sur le sol comme un linceul gris ; çà et là la plaine semble s’affaisser et mouille timidement le bas de son manteau sablonneux dans les marais qui se détachent successivement jusqu’à une longue distance du Lac Salé ; on en a conclu avec raison qu’autrefois le désert alcalin n’était qu’une partie du lit du grand lac ; du reste, de nombreux faits le démontrent et la géologie n’a guère eu de champ plus assuré ; mais laissons-la aux savants, l’étude des transformations terrestres n’étant pas absolument un élément de ce récit.

Plus loin, nous atteignons la chaîne des Humboldt, plus considérable que celle des Wahsatch qui ne sont guère qu’un encadrement au bassin primitif du Lac Salé ; le chemin de fer parcourt ici des vallées et des méandres souvent riches en pâturages, arrosés de temps à autre par de petites rivières serpentant au milieu de berceaux d’arbustes au