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CONFÉRENCES.

l’exercice du traité. Sans doute il nous a bien fallu écouler coûte que coûte nos produits, et, notre commerce général augmentant, l’industrie et la population prenant de l’essor, il en est résulté que nos exportations ont grandi et multiplié avec elles. Du reste, quelles que soient les conditions désavantageuses dans lesquelles se trouve le Canada, son commerce doit toujours augmenter, parce qu’il est un pays jeune qui se développe sans cesse. Mais ce n’est pas sur l’augmentation du commerce telle que l’exposent les statistiques, qu’il faut mesurer la prospérité réelle du pays ; celui qui ferait ce calcul tomberait dans une dangereuse illusion. Si notre commerce a augmenté de trente ou quarante pour cent depuis l’abrogation de la réciprocité, que n’aurait pas été cette augmentation avec la réciprocité ? Voilà le calcul qu’il faut faire et qui expliquera facilement comment tout ce que nous aurions pu accomplir avec le libre-échange, constitue une perte sèche pour la production nationale. Si notre commerce a augmenté de quarante pour cent, et, si dans d’autres conditions, il eût augmenté de quatre-vingt pour cent, c’est quarante pour cent de perdus pour nous, sans compter toutes les portes indirectes qui résultent pour les diverses branches d’industrie de ce que leur production est forcément limitée.

S’il ne s’agissait pas dans cet écrit de la réciprocité commerciale purement et simplement, je pourrais répondre à une objection souvent faite au zollverein ou union douanière, objection fort plausible et qui consiste dans l’énorme