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Page:Buies - Chroniques, Tome 2, Voyages, 1875.djvu/293

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CONFÉRENCES

la ligne même ; mais il est impossible d’établir ni même de concevoir ce que l’industrie seule du bois apportera de ressources à ce commerce. La région forestière, située sur la rive nord du fleuve, est presque infinie ; de nombreux pouvoirs d’eau la traversent, de sorte qu’il sera extrêmement facile de conduire ce bois jusqu’au chemin de fer, de le préparer et de l’expédier sur place dans tous les pays où il trouve un marché.

Le fer deviendra aussi un des aliments principaux du commerce local ; on sait en quelles quantités il existe, non seulement dans la vallée du St. Maurice, mais encore en divers autres endroits sur la rive nord ; ce fer serait transporté des mines à la ligne principale par de courts embranchements, de sorte que l’un des plus riches et des plus abondants produits de la province trouverait bientôt un moyen de transport qui lui a manqué jusqu’ici, et l’exploitation en ferait une source de richesse inépuisable.

Le général Seymour, ingénieur-en-chef du chemin de fer du nord, en estime le revenu annuel à un million, quatre cent cinquante-trois mille dollars en basant ses calculs sur l’état de choses actuel, seulement pour le commerce local, et à sept cent trente mille dollars pour le transit, ce qui donne un revenu total de plus de deux millions. La compagnie du Richelieu fait, elle, en chiffres ronds, cinq-cent mille dollars par année, et de bénéfice net, à peu près cent-cinquante mille dollars ; l’année de la compagnie Richelieu, ne l’oublions pas, ne dure que six mois ; et, à ce sujet, qu’il nous soit permis de dire un mot en passant sur la jalousie qu’inspirerait, prétend-on, à la compagnie Richelieu et au Grand-Tronc, la construction du chemin de fer du Nord.