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le préjugé.

de lieues de lui, sans compter les comètes qui se meuvent aussi dans sa sphère d’attraction et qui mettent des siècles à parcourir leur orbite (celle de 1680 n’achève sa révolution qu’au bout de 88 siècles et s’éloigne à trente-deux milliards de lieues), eh bien ! le soleil, avec tout son système qui nous paraît à nous, pauvres humains, l’immensité même, n’occupe qu’un tout petit coin de l’espace ; il n’est rien en comparaison d’une multitude infinie d’autres astres tous des milliers et des millions de fois plus grands que lui et dont la lumière, celle de certaines nébuleuses par exemple, mettrait, en parcourant 77 mille lieues par seconde, cinq millions d’années à parvenir jusqu’à nous !………

Pour révéler à l’homme un pareil infini, pour lui faire comprendre et admirer la création, pour donner une idée exacte de la puissance et de l’immensité de Dieu, on voit qu’il valait bien la peine de détruire quelques préjugés, de placer la science dans sa voie véritable et de lui donner ensuite libre carrière.



Depuis lors, il est tombé une foule de choses, et l’échafaudage de puérilités arrogantes sur lequel la plupart des sociétés se basaient, a été ébranlé de toutes parts. Les peuples, encore à l’état d’enfance, quoique les arts et les lettres eûssent brillé d’un vif éclat chez quelques uns d’entre eux — l’âge mûr de l’humanité étant celui de la science — les peuples, dis-je, avaient besoin du merveilleux pour être dirigés et contenus ; ils ne se fûssent soumis à aucune loi purement humaine ; aussi les législateurs et les