Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
135
L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

phie à la hauteur d’une morale, qui l’a dramatisée, qui l’a humanisée en quelque sorte en lui donnant une âme et en lui apportant la sienne toute vibrante de patriotisme, constamment émue du spectacle de l’univers et passionnée pour le bien-être et le perfectionnement de tous les peuples, M. Onésime Reclus, qui a suivi pendant des années le développement de la race franco-canadienne, qui connaît mieux qu’aucun d’entre nous les plus petits détails de la géographie de notre pays et qui en a mesuré l’avenir avec le coup d’œil sûr de ceux qui ont bien étudié le passé, venait, dès la première heure, sans que personne pût s’attendre à son concours, apporter à une colonie naissante, perdue dans les forêts, le prestige de son nom et l’appui de sa généreuse et puissante collaboration.

Déjà il avait réussi à intéresser substantiellement à la colonie du Témiscamingue un certain nombre de personnes choisies dans la meilleure classe sociale de France, mais il venait de faire encore beaucoup plus en déterminant l’accession à cette entreprise de M. Lucien Bonaparte Wyse, un ingénieur français de grande distinction. M. Onésime Reclus avait écrit au Père Gendreau, dès le 15 décembre 1885, une longue lettre comprenant toute une liste d’actionnaires à la colonisation du Témiscamingue, et qui se terminait ainsi :