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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

ment de terre précipite sur les rivages de l’Ouest américain, et qui engloutissent dans leur débordement furieux jusqu’aux campagnes les plus lointaines.


III


Je viens d’aborder, dans les lignes qui précèdent, le sujet de la colonisation et plus particulièrement de l’établissement de la partie septentrionale de notre pays. Ne serait-on pas porté à croire, après tant de discours débités et de pages écrites sur la matière, que c’est là ramener une chose banale, fastidieuse, fourbir à neuf un thème usé qui a longtemps été la formule la plus commode et la plus en usage du charlatanisme et de la spéculation politique ? Combien de fois même n’a-t-on pas fait servir cette cause nationale, sacrée, à couvrir toute sorte d’opérations louches, de détournements des fonds publics au profit de localités, de partisans, de simples fantoches, d’êtres imaginaires dont les noms servaient à masquer de coupables manœuvres ? Et cependant, c’est là la question par excellence, celle qui, si elle eût été bien comprise, honnêtement et pratiquement développée dans le domaine des faits, aurait, à l’heure qu’il est, peut-être porté au double le chiffre de la population franco-canadienne.