Il restait encore, au commencement de 1888, une centaine de lots à prendre dans la paroisse de Ste. Philomène. Pour rentrer en possession, les colons n’ont presque rien à débourser, les terres étant données gratuitement, dans Ontario, par le gouvernement. Un père de famille peut prendre deux lots : un jeune homme de plus de dix-huit ans peut en prendre un. Pour faire inscrire une concession de lots au bureau de l’agent des terres, un colon n’a d’autres formalités à remplir que de se présenter avec deux témoins qui déclarent sous serment que les lots ne sont pas occupés. Puis il paie un dollar et demi et devient propriétaire des lots qu’il a retenus, à la seule condition de se bâtir, de faire de la terre et de payer les taxes municipales. Cinq ans après la formalité de l’inscription, le colon devient acquéreur de son titre de propriété.
Les lots, pris dès l’établissement du canton, ne sont encore qu’imparfaitement défrichés, cela se conçoit. Cependant, ceux d’entre eux, d’une contenance de 160 acres, qui ont environ quarante acres en culture et qui occupent une localité favorable, ne valent pas moins de quinze à dix-huit cents dollars ; et, dans cinq ans d’ici, ils en vaudront assurément quatre mille, pour peu que les colons mettent de diligence et d’intelligence à les améliorer.
Les cantons qui se succèdent sur le parcours du