dès longtemps déjà par la « Commission géologique », mais on n’en connaissait pas la valeur ; on ne savait ni la préparer ni l’utiliser, ni surtout comment en tirer un profit quelconque. Cela, du reste, n’a rien d’étonnant, quand on songe qu’en France même on n’a commencé que vers 1855 à reconnaître la valeur du phosphate comme engrais et à en faire usage dans l’agriculture. La nécessité est la mère de toutes les découvertes ; c’est elle qui nous a poussés, à la vue de nos champs épuisés, de nos terres devenues en maints endroits stériles, à chercher les moyens de leur rendre leur fécondité première. Or, de tous ces moyens, il n’en est pas de comparable à l’emploi du phosphate de chaux, ou apatite, élément indispensable à la nourriture des plantes.
Le phosphate est répandu partout dans la nature ; tous les animaux en contiennent une certaine quantité, et par suite, les engrais naturels en renferment aussi ; mais les engrais naturels sont insuffisants ; la terre, pour être productive, a besoin d’acide phosphorique, seul élément constitutif de l’organisme végétal et animal qui ne puisse être remplacé par un autre.
Quoique sir William Logan eût signalé dès 1867, dans son rapport géologique, la présence du phosphate dans les bassins de la Gatineau et de la Lièvre, et qu’il eût établi, par des observations et des expériences, que le phosphate canadien contenait parfois