actionnaires, et que le commerce, modeste au début, que devaient entreprendre les MM. Dior, devenait, entre les mains de la nouvelle compagnie, une vaste entreprise dans laquelle les millions couleraient à flots. Un politicien de ce pays-ci, qui s’était fait le promoteur de la nouvelle entreprise et qui était même allé à Paris, où l’on avait fait briller à ses yeux les plus séduisantes promesses (qui n’ont jamais été réalisées, bien entendu), s’était malencontreusement mis en travers des MM. Dior, avait réclamé pour sa compagnie fictive la subvention de $50,000 accordée par le gouvernement fédéral, et avait réussi à paralyser, dès le début, des opérations dont le succès paraissait assuré. Il s’en suivit des délais, des malentendus, des récriminations. Le gouvernement fédéral ne savait plus à quelle compagnie donner la subvention promise ; notre premier ministre, tiraillé, embarrassé, indécis, dut se résigner à assigner aux frères Dior un terme pour l’exécution complète de leur entreprise, et à leur adresser coup sur coup des télégrammes pressants. Ceux-ci se crurent abandonnés par le gouvernement provincial ; ils se virent en même temps menacés de perdre leur subvention ; ils crurent dès lors plus sage de ne pas courir de risques dans de pareilles conditions, et ils signifièrent au gouvernement provincial qu’ils renon-
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