L’utilisation du phosphate de chaux pour l’agriculture ne date guère que de 1840, et depuis cette époque, on n’a cessé d’en chercher et d’en découvrir des dépôts.
Pour donner une idée de l’importance commerciale de ce produit, il suffira de dire que l’Angleterre en importe annuellement 300,000 tonnes, que la Caroline du Sud en a exporté 400,000 tonnes en 1884, etc.
L’apatite du Canada est connue depuis longtemps comme minéral accidentel, mais son exploitation industrielle n’a commencé que vers 1875. Depuis ce temps, on peut dire qu’elle s’est considérablement développée et que la production augmente chaque année, atteignant aujourd’hui 25,000 tonnes par an. Des capitaux importants sont placés dans cette industrie, qui procure de l’ouvrage à sept ou huit cents ouvriers. Ce qui fait la valeur de l’apatite du Canada, c’est sa haute teneur constante, qui permet de passer des marchés sur la base de 80 pour cent ; il n’est pas rare d’ailleurs de voir des chargements tirer de 80 à 85 pour cent.
Afin d’établir une comparaison, je donne ci-dessous les teneurs des différents phosphates étrangers :
Norvége | 82 à 88 | pour cent. |
Russie | 30 à 66 | " |
Angleterre | 57 | " |
France | 35 à 45 | " |
do | 68 à 78 | " |
Allemagne | 31 à 42 | " |
do | 38 à 76 | " |
Espagne | 45 à 85 | " |
Indes occidentales | 69 à 88 | " |
États-Unis (Caroline du sud) | 55 | " |
Océan Pacifique | 72 à 88 | " |
Canada | 76 à 85 | " |
On voit donc que le minéral du Canada a un des plus hauts rangs comme teneur dans cette liste.