Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/252

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côté de leur habitation. Huit mois plus tard, une autre religieuse, la sœur Saint-Antoine venait les rejoindre, et depuis lors, elles ont toujours été trois à la Mission, accomplissant une œuvre admirable de charité, d’enseignement et de moralisation.

Il y a un quart de siècle, les Indiens étaient beaucoup plus nombreux au Témiscamingue, comme dans le reste de la province d’ailleurs, qu’ils ne le sont aujourd’hui. Quand ils ne parcouraient pas la forêt, à la poursuite des animaux à fourrures, ils se tenaient en partie auprès du poste de la Compagnie de la baie d’Hudson établi en face de la Mission, de l’autre côté de la passe. Ils habitaient au hasard, disséminés sur les deux rives, tandis qu’il n’y avait qu’un seul Canadien-Français, vivant dans une loge forestière, à six milles plus bas.

Les pauvres Indiens ne peuvent pas résister en présence de la civilisation ; il faut qu’ils disparaissent devant elle ou qu’ils meurent. Aussi les voit-on s’éloigner et diminuer en nombre de plus en plus. Leurs pénates sont légers à transporter, et, naturellement nomades, ils se fixent indifféremment dans un lieu ou dans un autre, pourvu qu’ils aient leurs lacs et leurs forêts pour champ de course.

Ce sont tous d’excellents chrétiens, très dociles, aimant beaucoup leurs missionnaires et avides des cérémonies du culte : mais on ne peut leur enseigner