singulièrement progressé. Des cultures s’étaient faites. On avait élevé du bétail, des porcs, des volailles. On avait rendu la maison relativement confortable et spacieuse. Les Sœurs avaient cultivé de leurs propres mains un jardin qui régulièrement leur donnait de bons produits. Elles avaient planté des arbres fruitiers, du houblon, toute sorte de légumes et même des vignes, et avaient entouré leur jardin d’une jolie ceinture d’érables à giguère. On avait aussi un champ de pommes de terre et un autre de maïs, et c’était le seul endroit, dans tout le pays de Témiscamingue, jusque tout récemment encore, où l’on pût se procurer de la viande fraîche, du lait, du beurre et des légumes. Les Pères faisaient travailler tous ceux qui s’offraient à eux, et ils avaient toujours quelque ouvrage utile à faire exécuter. C’est ainsi que le Père Paradis,[1] venu beaucoup plus tard, avait réussi à dresser une énorme muraille de rochers pour border le flanc de la colline, en arrière de la Mission, et à construire un tramway pour transporter le sable qui servait à faire le mortier. D’autres religieux étaient venus s’adjoindre aux fondateurs ou les remplacer ; et enfin, les frères convers, ces auxiliaires précieux des communautés, étaient venus à leur tour remplacer les Pères dans tous les travaux manuels et grossiers. L’un d’eux, le frère Lapointe,
- ↑ Celui dont il a été question dans le cours de cet ouvrage.