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large, suivant les endroits. L’absence de chemins était alors le grand inconvénient, comme c’est toujours le cas du reste dans les établissements nouveaux. Les colons fraient eux-mêmes des ouvertures à travers les bois et ils transportent sur leur dos leurs provisions, parfois jusqu’à de grandes distances. Mais les jours de cette colonisation primitive et pénible sont maintenant comptés.

Un autre inconvénient était le manque de bois combustible. Cela est incroyable dans un pays où le bois surabonde, mais cela est. Le bois appartenait à des concessionnaires de coupes, ou bien était brûlé sur la plupart des lots. Les ravages opérés par le feu dans toute la région du Témiscamingue sont effrayants et partout visibles. Le colon n’en pouvait prendre pour son usage que sur le lot où il avait sa maison, en sorte que s’il avait deux lots, et que l’un fût ravagé par le feu, il ne pouvait pas prendre le bois de l’autre lot pour se chauffer. C’était là un des résultats de l’admirable législation qui, pendant tant d’années, a rendu absolument impossible l’établissement des meilleures parties arables de la province.

On nous a cité l’exemple d’un marchand de bois qui avait fait des billots au-dessous de l’étalon règlementaire. Ces billots confisqués venaient d’être vendus à un homme de l’endroit, du nom de Coursolles, qui avait installé une petite scierie à l’entrée