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Sur les hauteurs qui entourent la baie les bluets bleuets croissent avec une profusion incroyable. Ils formeront sans doute un objet de commerce important quand les communications rapides le permettront.

Les Pères ont fait construire à la baie deux maisons pour recevoir les colons. Elles contenaient, lors de notre passage, plusieurs familles, dont l’une, qui mérite d’être mentionnée, la famille Bourget, était venue du fond de la Beauce jusqu’à Mattawa en voiture.

Ajoutons un excellent hôtel tenu par M. Gendreau, et nous aurons donné un petit aperçu des habitations qui composent actuellement le village de la baie des Pères.

Nous remarquâmes à la messe chantée au monastère, et où le frère Lapointe touchait l’harmonium, beaucoup plus d’hommes que de femmes. C’étaient ou des gens des chantiers, ou de jeunes colons ou des hommes mariés qui étaient venus au Témiscamingue sans amener leurs familles. Après la messe, ils se réunissent chez le fermier des Pères, lequel pensionne tous les hommes qui travaillent aux constructions nouvelles. Aussitôt qu’ils sont réunis, l’un d’eux, l’artiste du Témiscamingue, fait entendre les sons du violon, et chacun de chanter ou de giguer avec un louable entrain. Les Canadiens seront toujours les Canadiens. Et disons : Dieu merci.