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Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/301

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Il n’y a pas longtemps les castors étaient encore en grande abondance dans le pays situé autour du lac Kippewa. Depuis que les blancs y ont pénétré, et à mesure que les « chantiers » ont augmenté en nombre dans la forêt, les castors ont à peu près disparu de cette région, et l’Indien, de prospère et indépendant qu’il était naguère, y est devenu le plus misérable des hommes. Néanmoins, quoiqu’il recule toujours, au fur et à mesure que la colonisation et l’industrie forestière avancent, le castor est encore nombreux, et constitue avec la loutre, le vison, la martre et le renard, le principal appoint du commerce de fourrures.



Au mois de septembre, les Indiens arrivent en foule au fort de Témiscamingue. Ils viennent s’y approvisionner de munitions, de vêtements, d’effets, de victuailles de toutes sortes, puis ils partent pour leurs territoires de chasse, et on ne les revoit plus qu’au mois de mai suivant. Ils vont aussi loin qu’ils le peuvent, à la recherche des animaux, dont quelques espèces diminuent, il est vrai, mais moins encore qu’on ne serait tenté de le croire. Ce qui diminue le plus, c’est le nombre des Indiens eux-mêmes.