Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/312

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ne façonnait pas moins de six cent mille billots dans le territoire du Saint-Maurice ; maintenant, on en fait à peine cent cinquante mille.

Placé à la tête de la navigation, (dit une brochure que nous avons sous les yeux), entouré d’un pays aussi fertile que pittoresque, servant d’intermédiaire au commerce de la baie d’Hudson avec les Trois-Rivières, à portée de communications faciles et assez rapprochées avec la vallée du lac Saint-Jean par la rivière Croche, le poste de la Tuque promettait beaucoup pour l’avenir, au point de vue du commerce et de la colonisation. Possédant des pouvoirs hydrauliques admirables, et de grandes estacades, pour retenir les bois de commerce provenant des tributaires du Saint-Maurice, il devait attendre beaucoup de l’exploitation industrielle ; et tous ceux qui connaissent quelque chose du Saint-Maurice, désignaient cet endroit comme devant se transformer dans un avenir prochain en une populeuse et florissante cité.

L’abandon de la ligne de navigation par bateau à vapeur établie autrefois entre les Piles et la Tuque par la compagnie américaine Philip & Norcross, et la suppression des estacades du gouvernement, ont détruit ces légitimes espérances pour un temps, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’on puisse rétablir la navigation à vapeur, ou que quelque compagnie puisse construire une voie ferrée.

Après avoir relié entre elles, par le chemin de fer de la Tuque, les vallées du Saguenay et du Saint-Maurice, la Compagnie du lac Saint-Jean se propose de compléter son œuvre en rattachant à ces deux vallées celle de l’Outaouais par une ligne, qui, partant de la Tuque, ira droit au nord, suivra la zone des lacs de l’Outaouais et ne s’arrêtera qu’à la hauteur du lac Abbitibi, d’où elle enverra deux branches, l’une dans la direction du sud, vers le chemin