Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/314

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Ils établissent, en outre, qu’il tombe là bas annuellement moitié moins de neige qu’à Montréal.

Le territoire de la baie de James est un pays plat, argileux, capable de nourrir une nombreuse population, très propre à l’agriculture et à l’élevage du bétail, abondamment boisé, pourvu de minéraux, et possédant des pêcheries d’une grande valeur.

Le Père Nédelec, oblat, qui a été longtemps missionnaire à la baie de James, estime que ce pays est habitable, à peu d’endroits près, particulièrement le long de la côte. D’après lui toutes les céréales, à l’exception du blé et du sarrasin, y viennent à maturité. Plusieurs millions d’hommes pourraient y trouver leur subsistance, grâce à l’amélioration de l’agriculture et au développement de l’industrie. Le maximum de chaleur, l’été, est de cent degrés au-dessus de zéro, Fahrenheit, et le maximum de froid, l’hiver, de cinquante-cinq degrés au-dessous. À certains endroits, le climat est meilleur que celui du nord de l’Allemagne, de la Pologne, de la Norvége, du nord de l’Écosse, et de Terreneuve. Règle générale, il ressemble à celui de Québec et du bassin du lac Saint-Jean. On peut dire, sans crainte de tomber ou d’induire en erreur, que ce pays est beaucoup plus étendu, plus habitable et vaut beaucoup plus que le public ne se l’imagine d’ordinaire. Qu’était le Canada, il y a deux cents ans ? Qu’étaient les États--