Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

Dans ce simple fragment d’un discours prononcé il y a déjà six ans, se trouvaient non seulement en germe, mais dans son exposition et dans son développement complet, tout l’avenir prédit à notre immense domaine septentrional, un programme illimité pour les hommes politiques, et le champ le plus vaste qui eût encore été offert aux conceptions et aux entreprises continentales les plus hardies.

Grâce à l’observation et à l’étude appliquées sans cesse à un même objet, le curé Labelle avait saisi par quels liens encore invisibles on pourrait rattacher ensemble les extrémités de notre province, en « soudant » l’une, comme il le disait, à la grande voie ferrée transcontinentale, le Pacifique Canadien, et l’autre à une future ligne de steamers transatlantiques, dont la tête de ligne, pendant la belle saison, serait Tadoussac. Ce dernier port de mer devait devenir en même temps le point d’aboutissement du grand chemin de fer qui se construit actuellement par tronçons, par sections séparées, mais qu’on ne peut tarder à voir se réunir et à former ce qui s’appellera le Grand Tronc du Nord, voie destinée à ouvrir à