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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

Gatineau et de l’Outaouais ; rendons les anciennes provinces plus fortes en rayant le nord de chemins de fer qui seront autant de voies nourricières de la grande voie nationale du Pacifique… » Et pour donner à la pensée qui le dominait, qui l’obsédait, qui le poussait à la réalisation d’un avenir encore seulement entr’aperçu, pour lui donner enfin une sorte de figure, de corps propre à saisir les esprits les moins dociles à la persuasion, le curé Labelle demandait la création de petits embranchements partant de chaque paroisse et venant aboutir à la ligne principale, en couvrant ainsi toute la région en voie d’établissement d’un réseau de communications qui relieraient entre eux les points les plus écartés.

On ne saurait mesurer toute la grandeur de cette idée, dont chaque détail était déjà reconnu et arrêté dans l’esprit qui l’avait conçue, idée grande surtout en ce qu’elle était inspirée par le plus pur et le plus ardent patriotisme. Voir ceux de sa race solidement établis dans le nouveau monde, rendus inexpugnables par leur position et maîtres d’une vaste partie du Dominion ; voir d’immenses espaces, regardés jusque là comme inaccessibles, ouverts à la colonisation, voilà ce qu’il y avait au fond de cette conception généreuse et féconde qui avait reçu un commencement d’exécution par le modeste chemin de fer de Montréal à Saint-Jérôme.