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fectoire du palais devint le département du secrétaire provincial jusqu’en 1854 ; la chapelle, transformée, était devenue la partie centrale du nouveau parlement qui avait une façade imposante, avec un dôme surmonté d’une flèche.

Il y a 21 ans, cet édifice, l’un des plus beaux de l’Amérique, et qui n’était autre que l’ancien palais épiscopal, comme je viens de le dire, fut à son tour détruit par le feu ; l’espèce de bergerie en écorce d’épinette, qui s’appelle maintenant le Parlement local, fut construite à la place de l’édifice consumé, mais ce n’était que pour loger les membres temporairement, en attendant que les édifices d’Ottawa fussent achevés. Avec les matériaux de l’ancien parlement, vendus à la municipalité de Québec pour $100, on édifia le marché Champlain ; on avait prétendu que les murs, trop minés par le feu, ne pourraient plus tenir debout, et, par conséquent, ne pourraient servir à la reconstruction du parlement sur place ; ce qui n’empêcha pas qu’on fut obligé de les faire sauter pour les abattre : c’est de cette magnifique acquisition à si bon marché, de cette spéculation profonde que date l’étonnante fortune de la corporation de Québec. Quant au palais épiscopal actuel, il a été bâti en 1849, trente-neuf ans après que le séminaire se fût relevé de ses ruines et se fût donné les proportions qu’il a gardées jusqu’à ces années dernières.


IV.


Nous voici maintenant arrivés à l’endroit où furent posées par Champlain les premiers fondements du fort auquel s’ajouta plus tard le château St. Louis ; cet endroit commence au sommet de la côte, où s’élevait autrefois la porte Prescott, et s’étend jusqu’au terrain compris dans le jardin du gouverneur. C’est en 1620 que Champlain éleva le premier bâtiment qui devait porter le nom de