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ment d’exagération dans ce qu’on appelle le sommeil éternel : mais c’est le sort des grands hommes de faire encore plus de bruit après leur mort que de leur vivant. Tant qu’ils vivent, ils font eux-mêmes tout le bruit qu’ils veulent, mais dès qu’ils ne sont plus, c’est la postérité tout entière qui s’en mêle.

La pierre fondamentale du monument avait été perforée de façon à recevoir un dépôt des monnaies d’or, d’argent et de cuivre de l’époque, et, au-dessus de la cavité, fut rivée une plaque contenant l’inscription commémorative. Ce monument était l’œuvre d’un capitaine de l’armée anglaise, et ne put être fini que grâce à la libéralité du gouverneur, malgré que les citoyens eûssent souscrit 700 louis. C’est le seul monument de sculpture classique qu’il y ait à Québec ; il a la forme d’un obélisque et mesure en tout 62 pieds de hauteur, six pieds sur près de cinq à la base, et au sommet 3 pieds sur 2½. Le huit septembre 1828, il était complété, et, ce jour là même, le comte Dalhousie, appelé au gouvernement de l’Inde, quittait le Canada. Sur une face du sarcophage se lit l’inscription suivante, dont je n’essaierai pas de traduire l’expressive et énergique concision : « Mortem virtus communem, famam historia, posteritas monumentum dedit : » puis, sur chaque face latérale, se détache en grosses lettres un seul nom : Montcalm, Wolfe.


VI.


Avec deux noms semblables, je voudrais bien terminer ma conférence ; ce serait comme l’éclair réussissant enfin à percer le nuage, mais il me reste encore le plus difficile à faire, c’est de savoir finir. Depuis Bourdaloue qui avait commencé son oraison funèbre de Louis XIV par cette éclatante exclamation « Dieu seul est grand, » et qui ne sut plus quoi dire après ces quatre mots, que d’œuvres sont