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LA LANTERNE


No 2




J’ai trouvé mon deuxième monstre ; je le tiens, je ne le lâche plus. — Mon deuxième monstre, c’est… ah bah ! vous ne le croirez point, mais c’est lui pourtant, bien lui… le Nouveau-Monde.

En voilà une ! Vous allez saisir.

Les augures se sont pris aux cheveux.

Voyez jusqu’à quel point ils devaient se haïr entre eux, puisqu’il a suffi d’une étincelle toute petite, allumée par le Pays, pour produire un feu que rien désormais ne pourra éteindre.

Il m’est impossible de rester neutre dans un conflit de presse ; aussi je me range immédiatement du côté du Nouveau-Monde, que je prie de ne pas me repousser avec dédain. Ces unions monstrueuses, pour être peu durables, n’en sont pas moins logiques.

Ce matin, mardi, 22, la Minerve accuse mon allié de s’approprier ses dépêches, de lui faire des vols littéraires, de lui prendre ses informations, de mentir pour soutenir ses diffamations, d’avoir englouti son capital souscrit, plus le fruit de générosités considérables,… et mille autres douceurs, tout cela après avoir eu d’Elle tant de compliments et de bons souhaits à son apparition dans la presse.

Je démontre par l’absurde ou par l’impossible la fausseté des accusations de la Minerve.

1o . Il est impossible de faire à la Minerve un vol littéraire ; parce que le corps du délit, c’est-à-dire la littérature, manquant, bien plus, n’ayant jamais existé, l’accusation tombe d’elle-même.

2o . Mon allié ne peut s’approprier les dépêches de la Minerve ; parce qu’à moins d’avoir fait des études spéciales de KamsKatquois, on