l’envoya à un autre, lequel à un autre, jusqu’au dernier qui vint en faire présent à saint Macaire.
Ayant appris que les solitaires de Tabennes ne mangeaient rien dans tout le carême qui eût passé par le feu, il fut frappé de ce « grand exemple, » et le dépassa en restant sept années à ne se nourrir que de légumes crus.
Cependant il se déguisa et se présenta, après quinze jours de marche, à saint Pacôme, père des mille quatre cents solitaires de Tabennes, et il le pria de le recevoir. Saint Pacôme refusa d’abord, puis lui accorda sa demande. Le carême arriva. Saint Macaire examina comment chacun se disposait dans sa ferveur à passer un si saint temps. Il vit que les uns attendaient le soir pour prendre quelque nourriture, que les autres ne mangeaient que tous les deux jours ; quelques-uns seulement au bout de quatre jours.
Il y en avait qui s’étaient imposé de rester debout toute la nuit.