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dinaux de Rome qui, en vertu de leur infaillibilité, se dispensent de faire maigre.

4.o L’évêque, qui ne reviendra jamais à Montréal vivant, songe peut-être à y revenir ciré, et à tomber, comme Vital, dans l’œil des femmes. Ce serait le digne couronnement d’une vie de mortifications sanctifiée par l’exploitation des imbéciles.

5.o L’évêque, sachant que les zouaves pontificaux ne reçoivent qu’un sou par jour et crèvent de faim, brûle de leur annoncer qu’on a souscrit pour eux 25,000 dollars, mais qu’ils continueront à ne recevoir qu’un sou par jour.

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Il y a encore plusieurs autres raisons, également décisives, mais celles-ci doivent suffire à l’édification du public qui, je l’espère, comprendra que son étonnement était déplacé.

« Chaque évêque, s’écrie le Nouveau-Monde, se trouve aujourd’hui un plénipotentiaire chargé de régler la paix des esprits sans laquelle la paix du monde n’existe pas. »

Il est à supposer, d’après cela, que le Concile œcuménique empêchera la Prusse d’englober l’Allemagne, la France de convoiter les rives du Rhin, la Russie Constantinople, l’Italie Rome, l’Espagne la liberté, la Crète l’indépendance, tout cela grâce à un nouveau dogme où l’on imaginera cette fois que c’est saint Pacifique qui a été conçu sans péché.

« Et notre siècle, continue le dit N. M., pourra encore une fois rapprocher des œuvres de l’Église convoquée en concile, les traités et les questions réglées par les conférences diplomatiques et sans cesse renaissantes ; il pourra juger du résultat du travail de l’idée politique et de l’idée religieuse, l’une sans force apparente et cependant surabondante de lumière, l’autre ayant toute la force qui frappe les yeux, mais obligée d’avouer son impuissance chaque fois qu’elle veut aborder toute seule et sans l’aide de la première le domaine des intelligences. »

Je ne sache pas qu’on ait eu besoin des évêques pour établir le suffrage universel et l’égalité de tous les citoyens devant la loi, pour abolir l’esclavage, fixer les lois de naturalisation, supprimer en Amérique les églises établies, mais je sais d’autre part que malgré nombre de conciles tenus depuis seize cents ans, les hérésies et les schismes de tout genre n’ont fait que croître et embellir.

« Les grandes puissances de la terre entourent d’égards et de dignités leurs ambassadeurs ; mais ces fêtes et cet éclat ont quelque chose d’officiel et de commandé d’avance qui en rappelle le caractère tout humain. »